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[Start-up Stories] Juliette Lecallier (MiM 21), Co-fondatrice & Directrice Générale - Circul'Egg

24 septembre 2025 Réseau
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Dans ce nouvel épisode, Justine partage les moments décisifs de son parcours, ce que ESCP Business School (et surtout la Blue Factory ESCP) lui a apporté, ainsi que ses conseils aux futurs entrepreneurs.

 

Tout d'abord, une courte présentation de Circul'Egg...

Circul’Egg, cofondée en 2020 par Justine Lecallier, Yacine Kabeche et Samuel Olivier, donne une seconde vie aux coquilles d’œufs en les transformant en ingrédients durables. Grâce à un procédé mécanique breveté, l’entreprise extrait le calcium et les protéines contenus dans les membranes pour en faire des produits à forte valeur ajoutée.

En 2023, Circul’Egg a inauguré sa première usine près de Rennes, capable de traiter 15 à 20 tonnes de coquilles d’œufs par jour. Équipée de deux lignes de production et d’un laboratoire de R&D, cette installation a vu le jour grâce à un investissement de 5 millions d’euros. Une initiative qui permet de réduire les déchets tout en favorisant l’économie circulaire.

 

 👉 Qu’est-ce qui vous a donné envie d’entreprendre ? Comment est née l’idée de votre start-up ?

"Je n’avais pas prévu d’entreprendre à la base. J’ai suivi un parcours classique en école de commerce, avec beaucoup d'engagements associatifs autour de la solidarité, du bien-être animal et de la biodiversité. Le déclic est arrivé lors de mon stage de fin d’études dans un fonds d’investissement à impact. Je voyais passer plein de projets engagés et je me suis dit : « En fait, pourquoi pas moi ? » 

C’est là que j’ai rencontré Yacine, mon associé, via l’association NOISE à ESCP. Il avait cette idée un peu folle : transformer les coquilles d’œufs en ingrédient utile. L’absurdité du déchet, le potentiel du modèle, la loi AGEC qui venait d’être votée… tout s’est aligné. Je l’ai d’abord aidé sur la structuration financière, puis j’ai rejoint le projet à 100%. Aujourd’hui, Circul’Egg, c’est notre manière de prouver qu’un modèle circulaire et rentable, c’est possible."

 

👉 En quoi votre passage à ESCP a-t-il influencé votre idée entrepreneuriale ? Une rencontre, un cours, une expérience marquante ? 

"ESCP a été déterminante. D’abord parce que c’est là que j’ai rencontré mon associé grâce au NOISE, une asso qui m’a permis de connecter mes valeurs avec des projets concrets. Ensuite grâce à Maéva Tordo et la Blue Factory, qui m’ont beaucoup soutenue sur des aspects très concrets comme le recrutement, la dynamique d’équipe, ou les premiers doutes quand on lance sa boîte. 

Mais surtout, le réseau ESCP Alumni a été un vrai booster. Pour notre levée de fonds comme pour la partie commerciale, il m’a permis d’ouvrir des portes auprès de grands groupes auxquels je n’aurais jamais eu accès seule. L’école m’a donné une structure, mais surtout une communauté solide sur laquelle je peux encore m’appuyer aujourd’hui." 

 

👉 Quels ont été les moments forts du développement de votre projet ?

"Il y en a plusieurs, mais quatre me reviennent tout de suite : 

  • Le jour où une grande entreprise des matériaux nous a dit : « OK, on teste votre solution. » Ce moment où tu te rends compte que ton projet devient réel. 
  • L’ouverture de notre première usine, en moins de cinq ans, alors qu’on partait de zéro. C’est un énorme tournant pour une start-up industrielle. 
  • La première tonne de coquilles collectées. Ce n’était plus une idée ni un prototype : c’était du concret. On récupérait un déchet, on le transformait, on créait de la valeur. 
  • Et surtout : le moment où on a embarqué les plus gros acteurs de la filière avicole autour de la table, pour co-construire une solution qui leur parle. On leur a proposé un modèle gagnant-gagnant, avec un vrai partage de la valeur ajoutée. C’est là qu’on a senti qu’on pouvait changer les règles du jeu, ensemble."

 

👉 Y a-t-il une décision clé que vous prendriez différemment ? 

"Oui, clairement : on aurait dû sous-traiter certaines opérations plus tôt. On a voulu tout internaliser dès le début – pour maîtriser la qualité, le process, l’impact – mais ça a retardé notre accès au marché. Aujourd’hui, je vois bien que vendre plus tôt, même en mode “test”, nous aurait permis de mieux comprendre les besoins clients dès le départ.

Et je pense qu’on aurait aussi gagné à être tous les trois, les cofondateurs, en contact direct avec les clients dès le début. Se confronter au terrain, à la vente, ça te force à ajuster ton discours, ton produit, ta vision. C’est ultra formateur. "

 

👉 Si vous deviez donner un seul conseil aux futurs entrepreneurs ESCP, lequel serait-il ? 

"Parlez de votre idée. Le plus tôt possible. Même si elle n’est pas prête, même si elle vous semble fragile. En parler, c’est ce qui permet de la faire mûrir, de créer les premières connexions, de trouver les bonnes personnes avec qui s’associer ou avancer. 

Et surtout : osez croire qu’on peut créer une entreprise rentable et engagée. L’impact, ce n’est pas un énième argument marketing (du moins pas que) , c’est une manière d’innover, de fédérer et de bâtir quelque chose qui dure."




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