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[Start-up Stories] Sophia Alj (MiM 15) et Ismael Belkhayat (MiM 08), co-fondateurs de Chari

27 octobre 2025 Réseau
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Dans cette interview exclusive, Sophia et Ismael partagent les défis rencontrés, leurs premières victoires avec les commerçants, et leur vision pour l’entrepreneuriat à impact en Afrique.

 

Tout d'abord, une courte présentation...

Sophia Alj et Ismaël Belkhayat, ils ont lancé Chari en 2019 avec une mission claire : digitaliser le réseau des épiceries de quartier tout en favorisant leur inclusion financière.

En quelques années, leur start-up est devenue une FinTech de référence en Afrique du Nord, reconnue par Y Combinator et Station F, et récemment soutenue par une levée de fonds record de 12 millions de dollars en Série A, co-dirigée par SPE Capital et Orange Ventures — la plus importante de ce type au Maroc.

À travers Chari, ils réinventent le commerce de proximité et prouvent qu’innovation, impact social et ambition africaine peuvent avancer main dans la main.

 

 👉 Quels sont les plus grands défis auxquels font face les entrepreneurs aujourd’hui ? 

"Entreprendre, c’est un marathon, pas un sprint. Cela demande de la résilience, de l’endurance et une grande capacité d’adaptation. Les hauts et les bas font partie du parcours, mais chaque difficulté est aussi une opportunité d’apprendre, de se réinventer et de renforcer sa vision. Dans un contexte en constante évolution, il faut savoir avancer avec agilité, garder le cap malgré l’incertitude, et surtout rester aligné avec ses valeurs. C’est ce qui permet de tenir sur la durée et de construire quelque chose de solide et porteur de sens."

 

👉 Comment avez-vous construit votre business model ? 

"Nous avons initialement démarré avec une activité de e-commerce B2B à destination des épiceries de quartier, en réponse à un besoin clair de digitalisation de leur chaîne d’approvisionnement. Le business model initial reposait sur un modèle d’achat-revente.

Par la suite, nous avons intégré une couche de services financiers embarqués pour équiper ces commerçants, souvent non bancarisés, avec des outils de financement adaptés à leur réalité. Chari est aujourd’hui une FinTech détenant une licence de la banque centrale marocaine. Nous nous rémunérons à la commission sur ces services financiers, ce qui nous permet de concilier viabilité économique et impact social en favorisant leur inclusion financière." 

 

👉 Comment avez-vous financé votre start-up et quels conseils donneriez-vous sur ce sujet ? 

"Nous avons commencé par bootstrapper les premiers mois, en mobilisant nos propres ressources.

Dès que nous avons obtenu de la traction, nous avons levé des fonds auprès de venture capitalists. Nous avons eu la chance d’intégrer Y Combinator, l’un des accélérateurs les plus prestigieux au monde basé en Californie, qui accompagne des start-up à fort potentiel. Cette expérience nous a donné une vraie exposition internationale et nous a permis de structurer notre croissance.

Par la suite, nous avons également rejoint le Founders Program de Station F, un écosystème dynamique pour les start-up en phase d’expansion. Le tout a facilité nos levées de fonds successives auprès de VCs au Maroc et à l’international. Notre conseil : entourez-vous des bons écosystèmes pour vous aider à lever des fonds auprès des bonnes personnes, au bon moment."

 

👉 Comment avez-vous trouvé vos premiers clients et développé votre attractivité sur le marché ? 

"Au départ, nous avons passé énormément de temps sur le terrain, à rencontrer les épiciers, comprendre leurs besoins, gagner leur confiance et tester nos premières offres. Cette proximité a été clé pour créer un produit adapté à leur réalité.

Très vite, le bouche-à-oreille a pris le relais et nous a permis d’accélérer notre acquisition.

Par ailleurs, Chari a su susciter l’intérêt du marché grâce à un positionnement clair : celui d’une start-up qui combine digitalisation de la distribution traditionnelle et inclusion financière. Ce double impact – économique et social – a renforcé notre attractivité auprès des commerçants du marché."

 

👉 Quelles tendances technologiques ou économiques pourraient, selon vous, redéfinir l’entrepreneuriat dans les prochaines années ? 

"Je pense que la FinTech va continuer à se développer à grande vitesse en Afrique, avec des opportunités immenses autour du paiement intégré, du crédit alternatif et de l’open banking. Combinée à l’IA, cette dynamique va redéfinir les modèles d’entrepreneuriat à impact, notamment dans les marchés émergents. Ces évolutions permettront d’inclure des populations longtemps restées en marge de l’économie formelle et de faire émerger de nouvelles solutions adaptées aux réalités locales."




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